Fos : Escale record réussie pour le MSC LondonLe MSC London à son arrivée à Fos dimanche soir © EMMANUEL BONICI

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Fos : Escale record réussie pour le MSC LondonLe MSC London à son arrivée à Fos dimanche soir © EMMANUEL BONICI

Plus grand porte-conteneurs ayant jusqu’ici réalisé une escale commerciale dans le port de Marseille-Fos, le MSC London a appareillé hier, vers 4 heures du matin, après une trentaine d’heures passées au terminal Seayard de Fos-sur-Mer. Le mastodonte de 399 mètres de long et 54 mètres de large, qui présente une capacité de 16.650 EVP (équivalent vingt pieds, taille standard du conteneur), a réalisé 1500 mouvements, soit 60% de débarquements et 40% d’embarquements.

Négocier les coups de vent

Le navire était arrivé dimanche soir à Fos après avoir patienté plusieurs heures au large en raison du mauvais temps, marqué par de forts coups de vent, avec des rafales à 60 nœuds. Grâce à une nouvelle convention mise en place le mois dernier avec le Grand Port Maritime de Marseille et Météo France, les pilotes phocéens ont pu déterminer grâce aux prévisions détaillées des météorologistes une fenêtre favorable permettant de faire entrer le navire dans le port, où il est arrivé vers 22h30. Assisté de deux remorqueurs, le MSC London a évité dans la large darse de Fos, conçue pour permettre la manœuvre d’un navire de 450 mètres, avant de s’amarrer au terminal. « Il faut saluer les services portuaires, notamment les pilotes, qui ont vraiment très bien managé l’opération en ajustant au mieux la fenêtre de tir météo et en mettant le navire à quai le plus vite possible, avec le concours des remorqueurs et des lamaneurs. La coordination a été très bonne entre tous les partenaires », se félicite Jacques Barra, directeur de l’agence MSC de Marseille. Les deux grands portiques de Seayard se sont ensuite activés pour débarquer et charger les conteneurs dans les temps impartis.

Une escale exceptionnelle liée au Nouvel an chinois

La venue à Fos du MSC London est intervenue dans le cadre de l’habituelle adaptation du transport maritime au Nouvel an chinois, période de l’année durant laquelle, avant que les entreprises débutent leur fermeture annuelle d’une dizaine de jours, de très importants volumes de marchandises quittent la Chine. Les armateurs se réorganisent en conséquence et mettent en place des capacités supplémentaires. C’est l’une des raisons pour lesquelles le MSC London, arrivé quasiment plein en Europe, repart partiellement vide vers l’Asie.

 

 

Le MSC London à son arrivée en Méditerranée, ici à Gioia Tauro (© MSC)

Seayard déjà habitué aux 14.000 EVP

Habituellement, le service Dragon de MSC, qui relie l’Asie à l’Europe et dessert chaque semaine Fos, est exploité avec des porte-conteneurs de 366 mètres et 14.000 EVP, qui sont déjà les plus gros à faire escale dans le port français. Cette ligne va d’ailleurs évoluer dans le cadre de l’alliance 2M entre Mediterranean Shipping Company et Maersk Line. Ainsi, les escales de Djeddah et Jebel Ali, permettant de desservir la péninsule arabique entre l’Europe et l’Asie, seront remplacées par un unique arrêt dans le port omanais de Salalah. MSC n’abandonnera toutefois pas la desserte de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis, les escales de Djeddah et Jebel Ali étant basculées dans son service Jade. Le MSC Deila, qui sera à Fos le 13 février, sera le dernier à assurer l’actuel itinéraire du Dragon. A compter du 21 février, avec le MSC Bettina, la nouvelle ligne issue de 2M sera en place.

Sept services et plus de 200.000 EVP par an pour MSC

En dehors de cette ligne phare, Fos-sur-Mer accueille six autres services de l’armement suisse, toutes positionnées au terminal Seayard, dont MSC est concessionnaire et qui est exploité par une société détenue par sa filiale TIL (50%), Maersk via APM Terminals (42%) et le Chinois Cosco (8%). Ainsi, au départ du port français, Mediterranean Shipping Company exploite des lignes vers l’océan Indien, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ; vers la Grèce et la Turquie ; à destination du Brésil et de l’Argentine, en direction de l’Afrique de l’ouest ainsi que vers l’Algérie. L’ensemble représente plus de 330 escales par an pour un trafic supérieur à 200.000 EVP, sur les 960.000 traités par les deux terminaux de Fos.

Vers l’accueil de porte-conteneurs encore plus gros ?

Pour l’heure, d’autres escales de navires de 16.000 EVP ne sont pas prévues. Mais à Fos, tous les acteurs portuaires sont persuadés que ce n’est qu’une question de temps. Longtemps victime d’une mauvaise image, Fos a retrouvé sa fiabilité et n’a pas connu de mouvement social depuis trois ans, parvenant ainsi à reconquérir la confiance des armateurs. Le site bénéficie des investissements réalisés par le port et les opérateurs (Seayard et Eurofos) suite au projet Fos 2XL pour accroître les capacités des terminaux et leur productivité. Et puis il y a tous les efforts réalisés pour mieux desservir l’hinterland et étendre la collecte et la livraison de marchandises plus au nord, à travers notamment le couloir rhodanien. De nouveaux marchés qui seront captés grâce au développement des liaisons ferroviaires et fluviales. De quoi, pense-t-on localement, positionner Fos comme une alternative crédible aux ports d’Europe du nord et ainsi, dans les prochaines années, justifier la venue des plus grands porte-conteneurs. Le port français et ses acteurs ont, en attendant que le marché suive, déjà démontré que cela était techniquement possible.

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Publié dans Médias