Marseille-Fos dans la cour des géants

Le “MSC London” est devenu le plus gros porte-conteneurs jamais opéré dans le port de Marseille-Fos. L’accueil de ce navire de 16.000 EVP et de 400 mètres de long fait franchir une nouvelle étape au GPMM.

msc london

Le port de Marseille-Fos vient d’accueillir le plus gros porte conteneurs de son histoire. Le “MSC London”, navire d’une capacité de 16.650 EVP a accosté dimanche 8 février au soir dans le cadre du service Dragon de l’armateur (Extrême-Orient- Médi ter ranée) .Ce mastodonte sorti à l’été 2014 des chantiers coréens de STX mesure 399 mètres de long et 54 mètres de large (21 rangées de conteneurs) pour un tirant d’eau maximal de 16 mètres. “Le navire est entré avec un tirant d’eau de 11,30 mètres car il était au milieu de sa rotation. Il était archi-plein en sortie de Singapour et s’est présenté à Gioia Tauro avec un tirant d’eau de 15,60 mètres”, a précisé Jacques Barra, directeur de l’agence marseillaise de MSC.
Le “MSC London” est venu s’amarrer au terminal de Seayard, où les équipes de la filiale de MSC ont assuré le lendemain quelque 1.500 mouvements de conteneurs, à l’aide de deux puis de trois portiques. Lors de la remise de plaque au commandant du navire, la directrice du port, Christine Cabau-Woehrel, a mis en avant la “productivité record” avec laquelle était traitée cette escale, soit environ 30 mouvements à l’heure par portique. Pour elle, toutes les conditions sont réunies pour que cette escale ne reste pas un cas isolé. Escale ponctuelle Marseille et ses  bassins Est avaient été le théâtre de l’inauguration d’un gabarit comparable, le “CMA CGM Jules Verne” en juin 2013, mais c’est bien la première fois que le port reçoit un tel navire en escale opérationnelle. Pour autant, cette touchée remarquable restera exceptionnelle, le “MSC London” et ses sisterships n’ayant pas vocation à fréquenter régulièrement les bassins de
Marseille-Fos. L’escale correspond à un ajustement de capacité saisonnier effectué sur le service Dragon, qui aligne habituellement onze porte-conteneurs d’environ 14.000 EVP. La fusion imminente de cette rotation avec celle de Maersk dans le cadre de l’alliance avec MSC n’y changera rien.
Test nautique L’armateur italien continuera d’opérer l’ensemble des navires de cette ligne et le “MSC Bettina”, qui touchera Fos-sur-Mer le 21 février pour la première fois sous la bannière 2M, mesure bien 366 mètres de long. Cette escale symbolique du “MSC London” a aussi valeur de test grandeur nature puisqu’elle préfigure le passage à l’échelon supérieur pour le Grand Port maritime de Marseille. La généralisation des porte-conteneurs de 400 mètres sur les routes Asie- Europe devraient en faire rapidement la norme, y compris en Méditerranée, pour les ports qui sauront les accueillir.

La station de pilotage de Marseille-Fos a pu expérimenter l’accompagnement d’un navire géant et mettre en oeuvre pour la première fois sur un porte conteneurs son nouveau système Portable Pilot Unit (lire plus bas), qui permet d’anticiper les réactions du navire préalablement à chaque manoeuvre et nécessite la présence à bord de deux pilotes.
“Un navire de ce gabarit présente des particularités en termes de prise au vent et de dérive. Il requiert davantage de précision, notamment en zone d’évitage. D’où l’utilité d’un tel système”, explique Pierre Le Rhun, le pilote qui a conseillé le commandant du “MSC London” à l’entrée au port.

Pour se développer, le GPMM compte aussi sur ses caractéristiques nautiques favorables, parmi lesquelles un accès aux terminaux dragué à 16 mètres et un cercle d’évitage de 650 mètres, qui permettra de “retourner des porte conteneurs de 450 mètres sans problème”, estime Pierre Le Rhun. Un tel navire n’existe encore que dans l’esprit des ingénieurs.

Un outil pour le pilotage des méga-porte-conteneurs
Avec la venue du “MSC London” le 8 février 2015, les pilotes de Marseille-Fos ont utilisé pour la première fois sur un porte-conteneurs leur nouveau Portable Pilot Unit (PPU). Cet outil informatique a été développé par la SSII brestoise Geomod pour la station marseillaise à partir d’un concept imaginé aux Pays-Bas. C’est un outil cartographique autonome qui permet d’anticiper les mouvements du navire en modélisant ses réactions à toute action, en fonction des conditions environnementales (vents, courants, etc.). Le PPU intègre des cartes aux données bathymétriques plus détaillées que les cartes de bord et qui sont élaborées en collaboration avec les services portuaires. Techniquement, “cet outil est par exemple particulièrement utile pour anticiper la dérive arrière, d’autant plus que la passerelle se trouve dans le tiers avant du navire”, détaille le pilote marseillais Pierre Le Rhun. Le PPU, qui requiert la présence à bord de deux pilotes, est utilisé depuis environ un an à Fos sur les méthaniers de plus de 290 mètres de long. Pour les porte-conteneurs, la limite est fixée à 370 mètres.
Franck André

L’ANTENNE

correction:

Avec la venue du “MSC London” le 8 février 2015, les pilotes de Marseille-Fos ont utilisé pour la première fois sur un porte-conteneurs leur nouveau Portable Pilot Unit (PPU). Cet outil informatique a été développé par la société QPS leader dans ce secteur. C’est un outil de positionnement ultra précis et autonome qui permet d’anticiper les mouvements du navire en modélisant ses réactions à toute action, en fonction des conditions environnementales (vents, courants, etc.). Grâce à un outil informatique développé par  Geomod en collaboration avec la station de pilotage de Marseille le PPU intègre des cartes d’une très grande précision élaborées à partir des données fournies par le service bathymétrie du GPMM. Techniquement, “cet outil est par exemple particulièrement utile pour anticiper la dérive arrière, d’autant plus que la passerelle se trouve dans le tiers avant du navire”, détaille le pilote marseillais Pierre Le Rhun. Le PPU, qui requiert la présence à bord de deux pilotes, est utilisé depuis environ un an à Fos sur les méthaniers de plus de 290 mètres de long. Pour les porte-conteneurs, la limite est fixée à 370 mètres.

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Publié dans Médias